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Par Carole Gauthié le 23 Avril 2015 à 17:46
Ah que cela fait du bien de pouvoir écouter des web documentaires si bien faits ! Merci Canopé, et merci Mme Stella Baruk, de nous dire si clairement comment faire quand l'enseignement semble si complexe !
J'ai vraiment eu un gros coup de cœur cette année pour les écrits et les dires de cette dame, et pas seulement en mathématiques !
Alors je les partage avec vous ! Certaines copinautes y avaient déjà pensé, alors je salue le travail de Ipotâme: elle propose les barres doigts pour mettre en oeuvre dans sa classe, cette façon de travailler.
C'est par la complexité qu'on approche la compréhension du monde, j'en suis convaincue ! Priorité au sens des choses !
Edit: j'ajoute ici un lien vers son fichier d'exercices à photocopier, non sans avoir longuement fait manipuler les enfants bien sûr !
Petit ajout!
Et si vous n'avez pas compris pourquoi c'est si compliqué, je vous suggère d'écouter ce sketch Quebecois d'Yvon Déschamps, hilarant !
5 commentaires -
Par Carole Gauthié le 2 Avril 2015 à 18:37
Magnifique, historique pour mon petit blog et ma minuscule ambition de contribuer à un partage collaboratif sur internet ! Plus d'un million trois cent mille pages vues, et plus de 500 000 visiteurs en à peine 4 ans ;)
J'en suis très flattée !
Mes 283 articles sont de purs produits de la pratique de classe. Je les ai publiés pour entretenir ma mémoire et ouvrir la porte de mes classes à d'autres collègues !
Je vous remercie du fond du cœur !
7 commentaires -
Par Carole Gauthié le 1 Mars 2015 à 21:04
Depuis quelque temps, cela me travaillait... J'ai décidé de sauter le pas et de séparer mes activités d'enseignement et de recherche.
Voici donc le nouvel espace qui supportera la construction de ma nouvelle identité de chercheure http://carolegomez.ek.la/
Bien sûr, je ne renie rien de ce site ci, surtout tant que je serai également enseignante du premier degré.
Mais j'ai aujourd'hui besoin de créer un nouveau Moi !
Alors, voilà, longue vie à cette belle expérience ;)
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Par Carole Gauthié le 11 Janvier 2015 à 16:20
Depuis quelques mois, une question me turlupine... Faut-il plus de règles à l'école? N'y en a t-il pas déjà suffisamment?
J'en ai déjà parlé dans un article précédent et je cite à nouveau ici un des propos de JP Obin: "Le problème est que l'école est considérée par les professeurs, comme par les parents bien que sur des registres différents, à la fois comme une question privée (liberté de choix pédagogique, ou de libre choix de l'école pour ses enfants), et comme un espace public (devant assurer l'égalité et la protection de tous)".
La coopération entre enfants est un moyen que j'utilise dans ma classe, pour favoriser la communication non violente entre pairs et avec les adultes de l'école. Mais cette CNV a un revers, que l'on voit s'exprimer toutes les semaines dans le conseil d'élèves.
"Quand tu m'as dit... , cela m'a fait mal au cœur et je t'en informe".
Et là, souvent, il faut arbitrer, discuter du poids des mots, de l'agression ressentie... Or, je constate que les enfants de mes classes sont de plus en plus légalistes. Ils demandent réparation, sanction, quand leur Moi a été touché.
Mais alors, parfois, cela limite tellement les possibilités d'entrer en contact avec l'autre, que cela devient une entrave à la vie en collectivité. Certains enfants disent se trouver blessés dès qu'on leur demande quelque chose, qu'on leur fait une remarque... Le message clair devient alors un bouclier contre la communication avec autrui.
Ayant déjà constaté ce fait, j'ai décidé de travailler sur l'acceptation des remarques d'autrui. Ainsi, l'humour est utilisé comme un moyen de dédramatiser certaines situations. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous? Eh bien, si, je m'aperçois que de nombreux élèves n'ont pas d'humour... Et oui, cela ne se transmet pas génétiquement. Cela s'apprend. Et comme notre société est devenue hyper individualiste, on n'apprend pas à rire.
Alors, j'ai demandé à mes élèves dessiner des caricatures d'eux-même, de faire leurs autoportraits, en insistant sur leurs défauts. Si l'auto dérision n'existe pas dans leur monde, ils n'accepteront pas les caricatures. Il faut avoir éprouvé le rire de soi pour comprendre que le rire des autres n'est pas une atteinte à son image personnelle 1.
Et, peu à peu, je trouve que cela fonctionne. Accepter de ne pas comprendre la blague d'un copain sans se sentir exclu, ni rejeté. Accepter dans la nuance de ne pas prendre tout ce qui est dit sur soi trop à cœur. Apprendre à pardonner, à s'excuser aussi....
Bref, je crois que depuis quelques années, c'est ce que je m'efforce d'ajouter à ma pratique pédagogique, pour avoir des élèves moins rigides dans leur corps et leur esprit... Pour que vive vraiment la liberté d'expression.
1(Je repense à cela, car tout bêtement, lorsque j'étais enfant, je voyais Cabu caricaturer Dorothée tous les mercredis, en direct à la télévision, et elle ne semblait pas choquée de se trouver avec un long nez arrondi !)
2) Grand merci à Betty caricaturiste, qui m'a très gentiment prêté son travail pour illustrer cet article.
9 commentaires -
Par Carole Gauthié le 7 Janvier 2015 à 18:51
Dessin emprunté à Mutio, visible à la Une d'Urtikan ce soir.
Et ... comme beaucoup, ce soir, je suis atterrée par cette attaque à la vie de nos journalistes. La liberté d'expression est ce qu'on a de plus cher, y compris dans le danger et le péril le plus grand.
Ces victimes, dessinateurs de presse, journalistes, sont morts pour "juste pour qu'on vive heureux" disait Philippe Val ce soir. Et je le crois. Cette impertinence, la vitalité de ces gens nous est indispensable.
Alors que faire demain? Que dire à mes petits élèves? Chaque année, je travaille sur la presse, notre classe édite un blog, nous nous tenons au fait de l'actualité....
Comment aborder ce drame avec eux? Comment en parler avec mes enfants aussi?
Ce soir, ma priorité, c'est le choix des mots et des photos, pour lutter contre la haine qui va jaillir après la peine.... La tristesse serait que leur mort n'ait servi qu'à alimenter la vague de fascisme qui essaie de ressurgir. Et là, je serai à ma place. Eduquer des citoyens de demain. Eduquer pour me battre, moi aussi avec mon stylo, ma tête et mon coeur...
Alors, je vais montrer ce qu'est un journal satirique... ("Faire rire le lecteur en donnant une image volontairement déformée de la réalité" dit Wikipedia)
Je vais montrer ce que sont des dessins de presse... ici aussi...
Je vais expliquer à quoi cela sert de créer une polémique, de protéger la liberté de la presse... Je vais essayer de parler du rôle des journalistes de guerre...
Je vais expliquer qu'il est important d'accepter la dérision de soi, la critique, la caricature... car c'est cette ouverture aux autres qui rend fort. Savoir rire de soi s'apprend aussi.
C'est ce don d'humour, cette intelligence qui a manqué à des brutes bestiales qui ont tenté d'assassiner la liberté de la presse ce matin. Et bien, ils n'y arriveront pas. Une génération d'enfants devenus grands saura, je l'espère le prouver dans l'avenir !
Petit ajout vers un site qui propose un rebond très bien tourné vers l'accueil et la formation de nos jeunes face à cet événement.
Deuxième ajout: une lettre (écrite par une amie Patricia) que je compte faire lire à des enfants devant le drapeau en berne de l'école, à 12h, avant la minute de silence demandée par notre hiérarchie:
Le 7 janvier 2015 suite à l'assassinat de 10 journalistes et 2 policiers dans la rédaction de Charlie Hebdo, journal satirique.
Un crayon contre un canon,
Un stylo contre les idiots,
Le rire et la satire contre, des maux, les pires,
La force de l'insolence contre la bêtise et l'intolérance.
Aujourd'hui, la liberté a été criblée de balles
Par l'obscurantisme et l'inacceptable.
Cabu, Charb, Wolinski, Tignous,
Et vous dont nous ne connaissons pas les noms,
Vous qui, ce matin, êtes tous,
Tombés pour votre liberté d'expression,
Pour la force de vos convictions,
le courage de vos opinions,
Pour que la liberté ne soit pas muselée,
Pour que l'on puisse rire de tout, parfois pour ne pas en pleurer.
Que votre mort serve à nous rappeler
Que l'on ne doit jamais, jamais
Accepter, ni excuser
Les tueurs de la liberté.
Ce soir, nos cœurs saignent
Et nos stylos pleurent,
Parce que vos vies s'éteignent
Et vos stylos, muets, demeurent.
Que vos vies lâchement assassinées
Nous rappellent chaque jour, comme un crédo,
Que nous devons tous être unis et soudés
Contre la barbarie : un devoir "hebdo".
Je suis Charlie.
Ils ont dit :
"Je préfère mourir debout que vivre à genoux" Charb
"La caricature est un témoin de la démocratie" Tignous
"Notre ressort est de dénoncer la bêtise en faisant rire" Cabu
"Etre scandaleux, c'est dire aujourd'hui ce que tout le monde dira dans dix ans" Wolinski
"C'est dur d'être aimé par des cons" Cabu
"L'humoriste est rarement un salaud. C'est un homme sans illusions" Wolinski
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Par Carole Gauthié le 23 Novembre 2014 à 22:23
Je souhaite ici anticiper des critiques et rappeler un peu le contexte dans lequel les enseignants de cycle 2 expérimentent l'outil twictée dans l'enseignement de la langue.
Il semble admis que les élèves de cycle 3 profitent des twoutils et des twictées. Mais j'entends ça et là une discussion au sujet des twictées pour les CP et CE1. "Quel intérêt pour les élèves d'utiliser la balise #accord SV, alors qu'ils ne savent pas encore identifier un verbe ni un sujet? "
N'est-ce pas trop tôt ?C'est là tout l'enjeu et le postulat des maîtres qui utilisent ces Twictées. Au fil des étapes, la twictée devient une phrase modèle, un objet linguistique à part entière. Chacun des élèves tente de sortir de sa ZPD (zone proximale de développement) pour s'approprier l'écriture des mots.
Puis dans une seconde étape, par la coopération, les enfants négocient l'orthographe.
Ensuite, ils sont confrontés à la norme.
Pendant l'écriture des twoutils, ils s'approprient cette norme en s'efforçant de l'appliquer à chacun des mots. Mais il est particulièrement difficile de conceptualiser un point grammatical à ce stade. En fait, il s'agit d'un jeu, à tâtons... Et là, il est vraiment intéressant pour l'enseignant de voir le concept éclore chez chacun des élèves, chacun à son rythme...Lorsqu'une notion est acquise en grammaire, elle est souvent une évidence (mais oui, bien sûr que c'est le verbe !) .. Mais pour qu'elle soit aussi naturelle, il faut passer par quelques mois, quelques années d'inconfort... Ce n'est pas en montrant comment nager qu'on apprend à flotter... De même, il ne s'agit pas de définir un verbe pour que l'apprenant le trouve. Le verbe ne s'accorde pas avec le mot qui est le plus proche de lui, ou placé juste avant. Ces représentations sont à faire verbaliser pour mieux les détruire.
En groupe, ces obstacles à l'apprentissage émergent pendant la phase de twoutils. Les nier favoriserait leur installation. En leur permettant de les exprimer, de les confronter à d'autres exemples, les élèves apprennent à les dépasser. A 6-7-8 ans, l'élève stabilise à peine sa conscience phonologique. Il vient d'apprendre à déchiffrer les mots. Il a besoin de retrouver du plaisir à manier la langue.
Avec la twictée, l'orthographe redevient un jeu... un défi ! Les enfants jouent avec les mots, mobilisent tout leur savoir pour construire des règles. C'est le moment du plein tâtonnement expérimental: les stratégies individuelles se confrontent, favorisent un retour réflexif. Je vois mes élèves accéder à un niveau d'analyse qui s'enrichit progressivement.
Ils s'appuient d'une part sur les phrases modèles, d'autre part sur les balises de twoutils précédemment utilisées pour accéder au concept grammatical.
Par cet entrainement, j'espère vraiment leur apprendre à construire la langue au lieu de la subir.
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Par Carole Gauthié le 31 Octobre 2014 à 16:57
Deux modèles se trouvent en opposition rappelle L. Paquay[1] , le praticien réflexif et l'enseignant efficace.
La pédagogie est à mon sens l'art de naviguer entre ces deux modèles... Le savoir faire est dans le dosage !
Trop d'un modèle et cela fait du pur transmissif, trop de l'autre et on tombe dans une utopie, pas en phase avec les besoins des apprenants.... Le tout est de savoir quelle ouverture ou fermeture on souhaite pour l'école....
L'enseignant efficace serait celui qui développerait des réflexes, une sorte de praticien qui appliquerait des techniques pédagogiques qui auraient fait leurs preuves dans certains contextes.
Le praticien réflexif serait un acteur apte à juger, à prendre des décisions en s'adaptant à la diversité des situations rencontrées.
Pendant le master, j'ai appris à élaborer des dispositifs de formation, en prenant appui sur une approche compréhensive des situations éducatives. J'ai observé et filmé des enseignants aux prises avec des élèves singuliers. Je les ai vus différencier et je leur ai demandé d'expliquer en quoi consistait leur travail.
Chacun a sa façon m'a donné une définition différente. Mais je n'ai vu aucun d'entre eux dans un modèle "applicationniste", tant il était évident que chaque contexte était différent.
Bien sûr, il est rassurant d'imaginer qu'il existe une pédagogie efficace, des situations idéales à plaquer, du matériel pédagogique optimal... mais c'est là la vraie utopie. Et c'est là le grand malaise.... Il n'existe pas de recette unique, et heureusement !
Faisons confiance en nos enseignants, révélons leur potentiel d'adaptation à leur public, vérifions ensemble les effets positifs ou inefficaces de telles ou telles directions pour les laisser décider de poursuivre ou non dans une voie. Il en va de leur expertise, de leur professionnalisme.
Cessons de leur donner des ordres, des injonctions, autorisons-les à réfléchir, à faire le point sur leur fonctionnement: il est tellement bon mais oh combien luxueux de "descendre du vélo pour se regarder pédaler"... Et pourtant c'est vital pour l'avenir de notre métier. Rien de tel que les échanges informels en marge des animations pédagogiques pour trouver des discussions brûlantes sur le cœur du métier... On y parle des vraies préoccupations, de celles qui nous travaillent. Tant que ces mots ne sont pas déposés, aussi alléchant que soit le thème de l'animation, la réception restera brouillée...
Je ne crois pas, je l'ai assez dit ici, à ces mots largement galvaudés par des imposteurs (efficaces, explicites).
Je crois en la capacité des enseignants de créer des dispositifs qui fonctionnent dans leur classe, dans leur contexte... en bricolant, variant les ingrédients... Je sais aussi qu'ils ont besoin d'échanger, de comparer leurs pratiques, de tâtonner pour se sentir bien dans leur pédagogie.
Des ateliers d'analyse de pratiques seront notre bouée de sauvetage, en pleine mer déchainée et haineuse à l'égard de notre statut de fonctionnaires "nantis"...
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Par Carole Gauthié le 31 Octobre 2014 à 14:14
Je partage avec vous ce lien super bien fait pour qui cherche à voir ou entendre des conférences en ligne.
Jeff Tavernier, sur son blog, a regroupé une trentaine de captations vidéos de grande qualité, réalisées entre 2011 et 2013, classées en 6 rubriques :
-Cultures numériques
-Société numérique
-Éducation et numérique
-Pédagogie et réseaux numériques
-Pédagogie et numérique à l'université
-Sciences cognitives et numérique
Et avec Auderio, ce nouveau service en ligne repéré par Ticeman, vous pourrez convertir les vidéos de Youtube en MP3 pour les écouter où bon vous semble !
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Par Carole Gauthié le 25 Octobre 2014 à 12:47
Adepte des réseaux sociaux à titre personnel, j'utilise autant que possible les nouvelles technologies dans mon enseignement.... Je le fais parce que cela m'intéresse et que j'y vois un intérêt pour mes élèves. Je le fais aussi parce que l'accompagnement aux TICE fait partie des programmes que je dois enseigner.
Mais, ces outils onéreux, à la mode, ne doivent pas cacher le VRAI travail. Ils ne sont qu'un moyen de valoriser l'apprentissage des élèves, en proposant un produit fini, diffusable et esthétique.
Je ne travaille jamais avec les TICE pour les TICE. C'est dans le cadre d'un projet interdisciplinaire que les élèves apprennent en mettant en œuvre ! C'est une question de bon sens pour moi et tant d'autres...
Bien sûr que les tentations sont grandes, les incitations à l'utilisation de ces bijoux sont importantes. Il n'en reste pas moins que "tout ce qui brille n'est pas pédagogique d'emblée". Il en va de même avec l'école.
Je suis navrée d'apprendre qu'un de mes contacts @Lannoy29 a été contraint de se taire par pression hiérarchique, pour avoir dénoncé des abus en matière d'usage du numérique.... Tout son blog si utile, si pertinent a été fermé....sous la menace d'une sanction.
Aujourd'hui, c’est toute une communauté d'enseignants, innovants ou pas, mais usagers des TICE et des réseaux sociaux qui se trouve amputé d'un collègue aux ressources si intéressantes !
Je vous conseille la lecture de l'article de Louise Tourret sur SLATE.FR qui vous en dira plus sur ce sujet.
Et j'ajoute l'excellent billet de Philippe Watrelot...
J'arrête là car mon cœur se serre... et je m'étrangle ! ;(
3 commentaires -
Par Carole Gauthié le 16 Octobre 2014 à 22:20
Si vous ne connaissez pas Twitter comme réseau social super pédagogique, venez découvrir le super projet de #twictée, et ses productions de #twoutils !
Une chouette vidéo d' Anne Veghte-Quatravaux, ici, décrit toutes les étapes à la perfection:
Merci à elle !
2 commentaires
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