Si vous avez déjà lu mes deux articles précédents sur ce qu'est un toilettage de texte (c'est à dire, ici et là...), vous aurez remarqué que jusqu'à présent, je ne parlais que du cycle 3.
Mais oui, bien sûr, cette activité ritualisée d'utilisation de la production d'écrit au service de la maîtrise de la langue écrite est aussi faisable en cycle 2 ! C'est ce que nous allons voir dans cet article...
Bien sûr, je ne vous présente ici rien de moins ni de mieux que ma pratique personnelle... Il faut donc garder son esprit critique, veiller que ce je présente vous corresponde avant de vous lancer... et sachez que je suis intéressée par vos réflexions, vos interrogations, car vos commentaires me renvoient sur la pratique... et c'est ainsi que l'on progresse !
J'attends que mes élèves soient en véritable situation de production personnelle en terme d'encodage, avant de lancer le toilettage.Cela peut donc rarement avoir lieu avant le mois de janvier (voire mars cette année pour ma classe). Même lorsque j'ai des CE1 et des Cp dans la même classe, j'attends janvier, car je ne veux pas que la confrontation à la norme de façon brutale soit un frein à la production.
En effet, de septembre à janvier, je fais travailler mes élèves sur un support d'écriture par étiquettes ou en dictée à l'adulte, et souvent, la charge cognitive d'encodage est très réduite: syllabe, mot outil, mot connu... Quand on passe au toilettage de texte, certains élèves frôlent la surcharge cognitive et il ne faudrait pas que ce rituel les décourage de produire. Je vérifie donc que la motivation soit bien installée et que l'enjeu de publication de cet écrit soit très fort pour dépasser les rejets d'entrée dans un production normée.
Les enfants volontaires offrent leur texte à la classe. Celui-ci est recopié au tableau, de manière brute.
Les élèves relèvent et comptent les mots bien écrits pour encourager son auteur. Cela permet de dédramatiser les erreurs. Puis le toilettage commence : mot par mot, on vérifie, comme pour un tableau d’encodage la lisibilité phonique de l’écriture. Puis on cherche l’orthographe de chaque mot. Si le mot est connu, je les laisse trouver dans les outils de classe la graphie exacte. S’il s’agit d’une erreur grammaticale, je la corrige.
Progressivement, le texte évolue. L’élève qui a donné son texte n’a plus qu’à le recopier dans son cahier de production d’écrit.
Je tape à l’ordinateur, en direct, la synthèse des réflexions de la séance. Les élèves reformulent ce que l’on a révisé à l’occasion de ce travail, et enfin ce que l’on a appris. Pour les CE1, une leçon et des exercices structuraux sur ce point seront à prévoir dans le prochain plan de travail. Cette trace écrite est collée dans les cahiers du jour.
Voici trois exemples:
TT numéro 1 et numéro 6.pdf
TT numéro 2.pdf
TT numéro 8 CP CE1.pdf
Les points de vigilance particuliers sont les erreurs d'encodage d'un son, les erreurs de segmentation, les erreurs formelles de ponctuation (la majuscule, le point, les noms propres), éviter les répétitions, la cohérence textuelle (l'usage deses pronoms), la conjugaison (transcription oralement correcte, donnée d'emblée sans recherche écrite) et enfin les accords dans les phrases simples (en genre, nombre et entre le sujet et le verbe).
C'est l'occasion d'introduire nos outils pour apprendre à écrire: le dictionnaire, les répertoires de mots... les premiers tableaux de conjugaison faits maison (c'est en dire placés en ligne et non pas en colonnes, qui permettent de repérer la conjugaison d'un verbe à la même personne au passé, au présent et au futur), les listes de champs lexicaux...