• Un bol de clarté pédagogique, ça vous dit?

    ou contre l'enseignement efficace de la Troisième voie... protection et éveil des consciences pédagogiques

    Un bol de clarté pédagogique, ça vous dit?Attention, attention, ce petit billet me vaudra sans doute quelques foudres, mais je ne voudrais surtout pas que mon nom ou mon pseudo soient associés de près ou de loin à des manœuvres que je réprouve… y compris sans doute parmi les eklaprofs (car nous sommes maintenant tellement nombreux, que je n’ai pas le temps de tous les connaître).

    J’apprécie particulièrement certains courants pédagogiques venant du Québec ; j’aime beaucoup les techniques pédagogiques visant à l’appropriation des concepts par mes élèves ; c’est pourquoi j’utilise souvent les termes de clarté cognitive dans mes écrits.

    MAIS je ne soutiendrai JAMAIS et je ne serai jamais cliente des partisans d’une certaine « troisième voie », qui transforment des concepts pédagogiques honnêtes en y détournant des mots de sens proche : la clarté cognitive n’est pas la propriété de la pédagogie explicite que je dénonce ici.

    Alors, chers collègues, amis blogueurs, qui cherchez à vous former honnêtement sans vous douter des tentatives de manipulation dont vous êtes l’objet, j’appelle ici toute votre vigilance !

    Certains courants tentent de vous utiliser, fabriquent des manuels dangereux, simplistes, pour mieux casser l’école et faire pénétrer une idéologie dont sans doute vous n’avez pas conscience….

    Si vous voyez sur un blog les mots suivants : pédagogie efficace, pédagogie explicite, routine efficace, l’effet maître (le maître montre et l’élève applique),  une insistance sur la discipline de type militaire, l’utilisation de la méthode de Lecture Léo et Léa en CP, enseignement non traditionnel, méthode centrée sur l’enseignement,guidage de l'élève, retour au savoir compter, calculer, lire, écrire, APPEX. Si vous croisez les noms de Brighelli, Appy, Clément Gauthier, Marc Lebris, l’association Sauvons les lettres… Alors ouvrez l’œil et gardez toute votre vigilance ! Il y en a d'autres ...

    En tous les cas, sachez que je ne partage aucun de ces concepts, alors même que je pratique des rituels, activités ritualisées dans ma classe (et cela ne s'appelle pas une routine efficace), et que je suis vigilante à l’explicitation des apprentissages en jeu (je vérifie que mes élèves comprennent les enjeux et sont conscients du bagage en cours de construction et à mobiliser)…. Mais ce n’est surtout pas de la pédagogie explicite…

     

    Références bibliographiques amies en appui :

    http://www.dpernoux.net/article-18456006.html

    http://education.devenir.free.fr/constructivisme.htm

    http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/contribs_FaussesPreuves.aspx

    Edit du 8 mai à 10h:

    Après l'intervention de M. Zakhartchouk, je décide de cloturer cette discussion et ses commentaires.

    Personne mieux que lui ne peut à mon avis ponctuer ce texte de départ et je suis très honorée de sa visite.

    Je n'avais pas l'intention de laisser autant de discours stériles se répandre sur cet espace. Je remercie tous les soutiens reçus et je pense que certains propos illustrent bien les dérives que je craignais. Ce blog est en passe d'évoluer dans les prochaines semaines.

    « Pidapi expliqué aux parents !Mue de printemps pour Carolarcenciel »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    1
    Lala78 Profil de Lala78
    Lundi 6 Mai 2013 à 13:34

    Merci carolarcenciel pour cet article (je n'arrive pas à ouvrir le 3ème lien)

    2
    Sobelle06 Profil de Sobelle06
    Lundi 6 Mai 2013 à 14:44

    Effectivement, je lis sur quelques blogs ces derniers temps, toutes ces choses-là... J'avoue que j'ai pris peur en lisant ce qu'il se disait... Je suis tellement à l'opposée dans mes méthodes  et croyances pédagogiques (plutôt Freinet tu vois...)

    Mais bon, j'me disais que chacun est libre d'appliquer la pédagogie qu'il souhaite, même si je ne cautionne pas. Alors je n'allais pas commenter. C'est comme la politique, chacun du côté qu'il veut. Mais je n'avais pas vu cela comme dangereux ou comme de la manipulation.

    Si c'est vraiment ça, waouh, c'est grave !

    Merci pour cet article.

    3
    Michèle S.
    Lundi 6 Mai 2013 à 20:12

    Bonjour, en tant que membre de l'APPex, je me vois obligée de préciser que M. Brighelli, l'association "sauvez les lettres" et M. Brighelli n'ont rien à voir avec le mouvement de promotion de la pédagogie explicite : en effet, si nos postulats de base sont à peu près analogues (à savoir qu'il y a trop d'enfants qui ne s'en sortent pas à l'école) nos réponses ne sont pas les mêmes : ils proposent de revenir aux "bonnes vieilles méthodes", nous proposons de nous intéresser à des méthodes nouvelles qui ont été évaluées sur plusieurs années par des études sérieuses.

    Pour en savoir plus, se diriger vers le blog de Mélimélune qui a récemment produit des notes de synthèse très intéressantes à ce sujet...ou sur le site de l'APPEx !

     

    4
    Qarisma
    Lundi 6 Mai 2013 à 20:38
    Bonsoir,

    Je travaille en péda explicite depuis plus de 7 ans. Cela fonctionne. Les élèves progressent et avancent. Et personne ne prétend qu'il s'agit d'une méthode miracle.
    Non les gens qui travaillent en pex ne sont pas nécessairement de droite.
    Non les méthodes employées en pex ne relèvent pas de la manipulation et ne sont pas dangereuses.
    Les instits membres de l'Appex sont des instits soucieux de leurs élèves qui bossent ensemble dans un esprit de partage et qui sont très ouverts.
    Peut-être serait-ce une bonne idée de se renseigner correctement...Rendez-vous sur le site de l'Appex!
    5
    Lundi 6 Mai 2013 à 20:52

    Je n'ai absolument pas parlé d'appartenance politique, c'est vous qui mettez le sujet sur le tapis. J'ai dit tout ce que j'avais à dire dans mon article et je maintiens que je ne partage absolument pas vos pratiques, ceci est mon blog et cela n'engage que moi.

    Ce ne sont pas vos pratiques qui sont dangereuses, mais toutes les idées qu'elles véhiculent sur l'état de l'école aujourd'hui et sa pseudo inefficacité. Continuez donc à remplir des têtes vides et surtout ne les faites pas trop réfléchir, cela pourrait nuire à la bonne santé des enfants.

    Maintenant, je crois qu'il est important que chacun soit conscient des outils qu'il utilise. C'est tout !

    6
    delfynus Profil de delfynus
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:04
    7
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:33

    Je n'avais pas fait attention à ce détournement qui pouvait être fait.

    Merci de nous rappeler à plus de vigilance.

    8
    pierre em
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:35

    Après une carrière dans le privé, j'ai décidé de passer le concours de PE. Je ne m'étends pas là-dessus, c'est un choix longuement réfléchi et je ne regrette rien. J'ai cru à une hallucination quand j'ai suivi ma formation. Non je ne suis pas d'accord avec vous et si vous publiez sur un blog, sachez que vous vous explosez AUSSI à des commentaires critiques. Remplaçante, je bouge beaucoup et je constate TOUS LES JOURS L'AMPLEUR DU DESASTRE! Je ne sais pas quel âge vous avez (donc quel enseignement on vous a donné), ni quelle est votre expérience "de la vie" (avez-vous des enfants?) ou encore le public de votre école. Mais non ce n'est pas un mythe, le niveau baisse et je dirai même qu'il est bien bas. Il faudrait que vous puissiez consulter les cahiers des gens de ma génératin (je ne suis pas un dinosaure!). Mais aussi peut-être que vous puissiez travailler dans le privé quelque temps et constater alors le manque de volonté des jeunes gens, leur orthographe effroyable, leur manque de logique et d'esprit critique...Oui je généralise, il y en a qui sortent du lot mais si peu (et j'en ai vu passer, je leur ai même enseigné en BTS). Alors certes il n'y a pas que le primaire, mais c'est là que les bases - CES BASES- s'installent! Mais comme de nombreux prof, vous allez sûrement me dire que tout ça n'a rien à voir, voire que j'ai là des idées de droite, que je vous prends de haut et que je ne connais pas le sujet (on me l'a déjà dit),  moi fille d'immigré, sortie GRACE à l'école de mon quartier défavorisé...et ayant appris à lire avec une méthode purement syllabique, n'ayant pas connu à l'école l'histoire de l'art, les sorties au musée, au cross...j'en passe et des meilleures. Libre à chacun d'adopter une pédagogie, mais ce que vous écrivez - sans visiblement bien connaître la PEX - est surprenant. Mais bon je constate tous les jours, dans toutes les écoles, que beaucoup de collègues ont des oeillères bien aveuglantes devant les yeux. Il est tellement plus simple de se dire que tout va bien ou encore que ça va mal à cause des parents, de la télé, etc!

    Vous ne devez pas beaucoup vous renseigner puisque les pédagogies "nouvelles" (appelons-les ainsi) sont remises en cause dans bon nombre de pays.

    Et peut-être devriez-vous sortir de votre classe...Cela m'a permis une belle ouverture d'esprit...

    Attention je ne dis pas qu'il faut à tout prix bannir ces pédagogies, mais selon moi (et je ne suis pas seule fort heureusement), leur application telle qu'on nous la demande (exige dans certaines circonscriptions) est une abérration. Et non, la PEX n'abrutit pas les élèves.

    J'ajouterai que je constate l'étendu des dégâts sur mon fils, qui est très bon élève dans sa classe...Mais faute de temps, en CE2, il n'a écrit aucune leçon depuis le début de l'année (il est devenu très fort en collage), ne comprenait pas le terme "perpendiculaire" il y a deux jours (alors qu'il a étudié le carré), ne comprenait pas non plus le terme "accorder", ne fait que très peu d'exercices d'entraînement, mais par contre, fait du sport à outrance, de la musique, du dessin, des arts visueks tous les jours! Et cette situation est celle de pas mal d'école (je le redis je le CONSTATE tous les jours). J'oublie aussi que sa maîtresse doit tellement passer de temps sur des situations ludiques (telles qu'il nous les raconte) qu'elle n'a pas quasiment pas le temps de faire des dictées.

    Les partisans de la PEX ont constaté les difficultés des élèves et essaient d'y remédier.

    Quant à l'autorité...Et bien figurez-vous que personne ne prône l'armée mais seulement le respect. Outre le fait que l'éducation nouvelle post 1968 a ouvert la voie à l'enfant-roi qui n'est pas non plus un mythe, il n'est pas vain de dire que certains valeurs se perdent. Et sachez aussi que les enfants ont BESOIN d'autorité. Bien entendu, tout dépend des classes. Et oui parfois je frôle l'armée pour avoir une classe sereine. Bizarrement les élèves concernés réclament mon retour quand j'en ai fini mon remplacement!

    Je finirai en disant que dans votre critique je ne lis aucun argument (oubli ou témoignage d'un faible esprit critique?). Vous appelez des personnes qui chercheront à se former à être vigilantes comme si cela annonçait une menace. On n'est pas loin de la chasse aux sorcières en vous lisant. C'est ma foi assez drôle finalement!

     

    9
    pierre em
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:39

    oups un oubli de ma part.

    Comment expliquer que de plus en plus de parents courent acheter des méthodes de lecture syllabique dans les magasins?  Que les sociétés de cours particuliers voient leur chiffre d'affaires exploser?

    10
    profecoles
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:55

    Pseudo inefficacité ? 

    Lire à ce sujet : http://www.humanite.fr/education/tribune-la-gauche-et-leducation-par-jean-robelin-517062

     

    Regardez autour de vous, interrogez les collègues du secondaire, du supérieur ...

    Quant à la pédagogie explicite, elle m'a réconciliée avec un métier que j'allais abandonner parce qu'on m'avait formée à un constructivisme inefficace et que je me sentais inutile, impuissante juste bonne à constater le niveau dramatique des élèves qu'on me confiait , niveau que je contribuais par mes pratiques inefficaces (ORL et cie, situations problèmes à gogo...) à maintenir.

    Aujourd'hui, loin de la "manipulation" (De quoi ? De qui ?) qu'on nous reproche, j'ai l'impression d'aider tous mes élèves et particulièrement ceux en difficulté en leur donnant les éléments pour réfléchir, critiquer, donner leur avis parce qu'une tête bien faite ne peut être vide.

    Qunat à tous ces enseignants qui critiquent Léo et Léa au CP, qu'ils viennent voir les dégâts causés  par Ribambelle, Mika, Abracadalire (sans un  travail sur le code très progressif et très conséquent à côté, seule condition qui permet à certains maîtres de limiter les dégâts malgré l'emploi de ces méthodes) sur mes élèves de milieu très favorisé, qui devinent les mots et anônnent encore au CM. Les orthophonistes du coin sont surbookées ...Une épidémie locale de dyslexie ? L'air vicié du bois de Vincennes tout proche peut-être ?

    Et ces orthophonistes sont unanimes : elles mettent en cause ces méthodes de lecture et emploient elles-mêmes pour certaines Léo et Léa ou Bien lire et aimer lire. Alors pourquoi continue-t-on à les utiliser ? De quel côté se situe la manipulation ? 

    Qunat à mettre dans le même sac (et sur le même plan) Sauver les Lettres, Brighelli, Le Bris, Bernard Appy  et Clermont Gauthier , cela ne peut venir que de quelqu'un qui ne les a pas lus ...ou pas compris.

    11
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:58

    merci pour ton article, tout à fait d'accord avec ton analyse.

    12
    delfynus Profil de delfynus
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:05

    Je vais me permettre de vous répondre, même si mes idées ne sont peut etre pas les mêmes que celle de Carolarcenciel...

    J'enseigne en CP-CE1-CE2 dans une école de ZEP, difficile. Avec le mot "violence" qui clignote au moment du mouvement. Je crois être une bonne enseignante, proposant à mes élèves des situations leur permettant de progresser. Ayant eu une moyenne de 77% de réussite aux évaluations CE1 il y a 2 ans.

    Mais mes pratiques sont loin du "le maitre explique et les élèves appliquent".... Je passe mon temps à mettre du sens, à demander à mes élèves de comprendre par eux-même, de reformuler. Je fais moi aussi COLLER les traces écrites, mais travaille la copie d'une autre manière. Je ne FAIS pas de dictées préparées, mais travaille l'orthographe de manière différente.

    Non, je ne fais pas de sport, d'arts visuels ou autres toute la journée. Mais je mets du sens dans tout ce que je fais .... ou en tout cas, j'essaie.... De la lecture, de la production d'écrits dans tout ce que j fais, des problèmes à résoudre aussi bien en français qu'en maths, qu'en sciences ou autres....

     

    Et la grande victoire pour moi est quand mes élèves ont le sourire quelque soit ce que je leur propose, quelque soit l'activité qu'ils ont à mener et la façon dont c'est fait et proposé.

    Je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel. Et je pense que beaucoup fonctionne comme moi, et en tirent les mêmes conclusions. Après je ne connais pas la PEX, donc je ne partirai pas dans un débat sur cette pédagogie...

    13
    pierre em
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:16

    Je partage aussi les idées de profecole.


    Delfynus, je ne doute pas qu'il y a des prof comme toi. Ce que je constate dans bon nombre d'écoles, c'est tout ce que j'ai décrit. Et mon fils ne pratique aucune copie. Il a fait peu de dictées, et pour ces dictées, il doit écrire sur des traits prévus pour chaque mots...il est en CE2! Le production d'écrit qu'il fait est de niveau CE1, les fiches de grammaire et d'orthographe sont de niveau CE1 (écrit dessus!).

    Je ne parle même pas des autres disciplines dont il est flagrant que le sens est largement "donné" au final sous couvert de situation de découverte. Mon fils me raconte comment les leçons se passent, c'est assez délirant (évidemment, d'autres mamans ont eu les mêmes échos, et j'ai pu constater qu'il ne me racontait pas n'importe quoi)

    Sa maîtresse a certainement appris plein de choses à l'IUFM comme comment faire une fiche de prep dans le bon esprit constructiviste mais on ne lui a rien dit sur les contenus ni sur les méthodes de  travail à enseigner aux enfants. Que dire des innombrables erreurs d'orthographe non corrigées (et ça je l'ai aussi vu dans d'autres classes!).

    Je pense qu'on martèle trop de choses aux étudiants qui n'ont ne prennent pas assez de recul et là-dessus je ne dirai rien de plus que Rachel Boutonnet.

    Il faut en effet  bien se renseigner sur la PEX qui n'a absolument pas écarté le sens.

     

    14
    delfynus Profil de delfynus
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:25

    Mais depuis le début pierre em, vous critiquez le travail de l'enseignante de votre enfant. Mais vous mettez tous les gens qui pratiquent la pédagogie "moderne" dans le même sac...

    Mon message était juste pour que vous comprenniez que nous ne faisions pas tous des choses en dépis du bon sens et Caro en fait partie...

    L'esprit constructivisme est une "philosophie" d'enseignement, on y adhère ou pas. Personne n'a forcé la maitresse de votre fils à s'en emparer. Et à mon sens nous avons le plus beau métier du monde car nous sommes LIBRES de nos pratiques.

    Mon IEN n'est absolument pas dans cet optique et il sait pourtant en voir les effets positifs. Nous formons la génération de demain, qui devra réfléchir par elle même... et POUR MOI, il n'y a pas de meilleure méthode pour savoir réfléchir que d'apprendre à réfléchir ...

    15
    pierre em
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:44

    Non je ne suis pas d'accord, il y a plein de prof qui ne sont pas libres de leur pratique et en particulier les débutants! La liberté pédagogique, avec beaucoup d'inspecteurs, est un mythe (je n'aurais à coup sûr pas été titularisée si je ne l'avais pas pratiquée!). Et non je ne crois pas que pour beaucoup ça soit un choix. Car beaucoup de prof ne se posent pas des questions comme vous le faites, beaucoup ont appris une pratique pédagogique et l'appliquent plus ou moins telle qu'on leur a enseignée.

    Et ce que je constate, c'est que cet esprit pousse à bien des excès. Et pas uniquement dans la classe de mon fils. Je l'écris une nouvelle fois, je bouge beaucoup et je vois bien des classes. Mon constat s'appuie sur mes observations et mes discussions avec des collègues.

    Les premières générations formées avec l'esprit constructiviste ne sont pas bien brillantes...comment expliquer que les collègues de lycée courageux dénoncent les recommandations qu'on leur fait d'être très cléments dans leur notation d'un BAC déjà bien vidé de sa substance? Comment croire ce que vous dites quand mes amis enseignants de collèges ne savent plus quoi faire pour rattraper le niveau très bas des élèves arrivant en 6ème?

    Comment expliquer que des élèves de BTS Banque ne sachent pas écrire deux lignes sans erreurs d'orthographe, ont une syntaxe déplorable, ne savent pas calculer de tête 1,50+6,80, je pourrai faire une longue liste. Ce sont des faits, uniquement des faits.

    Les faits sont là, il faut aller voir bien au-delà de votre classe. Bien sûr, je fais un raccourci mais comment ne pas penser un instant que l'esprit constructiviste dont vous parlez n'y est pas pour quelque chose? C'est cet esprit qui prévaut dans la majorité des classes de primaire depuis des années!

    On nous dit qu'il faut adapter les situations aux élèves, à leurs préoccupations, prendre en compte leur avis...C'est ignorer qu'ils ne sont encore que des enfants et leur faire croire qu'il en sera toujours ainsi. Nous adaptons tout à l'école pour que l'enfant soit content de venir à l'école. Il y a plein d'enfants qui voudraient ne pas aller à l'école et c'est bien normal qu'ils préfèrent jouer. Nous les contraignons d'aller à l'école et c'est un bien. On oublie que c'est aussi à eux de s'adapter comme ils devront un jour s'adaper au monde qui les entoure. Ils seront mis en concurrence, encore plus demain qu'aujourd'hui, et l'école de l'esprit constructiviste ne les y prépare pas. Je sors du sujet de la PEX mais ça me paraissait utile...

    16
    profecoles
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:48

     POUR MOI, il n'y a pas de meilleure méthode pour savoir réfléchir que d'apprendre à réfléchir ..

    Je suis bien d'accord. C'est pourquoi justement j'essaie de faire progresser les savoirs (et savoirs-faire et savoirs-être) de mes élèves incontournables pour appréhender la réflexion.

    On ne peut construire durablement sur du sable. Il faut des bases stables : lire de façon fluide en comprenant ce qu'on lit, maîtriser la syntaxe pour organiser sa pensée et la transcrire de façon compréhensible, maîtriser la numération et le sens (et la technique) des 4 opérations, connaître les bases de la géométrie ...

    Et on ne peut pas tout reconstruire non plus sans cesse. Maîtriser certaines techniques ou certaines connaissances ( techniques opératoires , calcul mental par exemple) permet de libérer la mémoire court terme pour mobiliser le processus cognitif sur le sens qui est, contrairement à ce qui est affirmé sans preuve, est un des objectifs majeurs de la pédagogie explicite.

    Et bien sûr que d'autres y arrivent en dehors de la pédagogie explicite. Et heureusement car il n'y a pas une voie unique. Et c'est tant mieux !

    Mais opposer sens et pédagogie explicite est fallacieux.

    17
    delfynus Profil de delfynus
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:54

    Alors je m'en suis peut etre fait une fausse image et si c'est le cas, j'en suis désolée!

    18
    François L.
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:03

    Profecole et Pierre em, vous êtes impressionnants. Une franche rigolade de voir passer tous les clichés sur l'école. Dommage que vous les véhiculiez par contre. Vous travaillez contre votre camp.

     

    Bien je plains vos élèves. 

    19
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:04

    "Je ne comprends pas comment un éminent chercheur a pu ainsi cautionner l’entreprise destructrice de ces gens qui sont bien souvent de ces « professeurs de désespoir » dont parle Nancy Huston qui haïssent le présent et l’avenir ."Jean-Michel Zakhartchouk

    Delphynus, ne sois pas désolée... Ils sont aussi instrumentalisés et se font les porte parole d'une idéologie dont j'espère pour eux, ils n'ont pas idée !  Ils sapent tout l'avenir de l'école.... jouent sur les mots comme je l'ai dit plus haut. Pour le "bien" des élèves l'autoritarisme du maître? aller du simple au complexe dans TOUTES les situations? Le sens pour le maître ou le sens pour les élèves? En pédagogie frontale toujours (surtout pas d'expérimentation scientifique qui est une perte de temps, comme le sport, les sorties culturelles) qui réassoit la position du maître sur des petits élèves qui ne savent rien? Ah, parle donc aux copains de l'ICEM, tu verras qu'ils en savent quelque chose de la violence de leurs attaques.

    Mais ils sont malins et savent se faire bien propres pour se rendre acceptable, voire se faire des alliés parmi les profs fatigués et déboussolés... et en ce moment, des clients, ils en trouvent à la pelle !

    Je le redis: restons vigilants !

    20
    FABienO
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:08

    Bonsoir,

    Je ne pense pas qu'on puisse opposer les pédagogies les unes par rapport aux autres de cette façon. Je suis enseignant depuis 6 ans maintenant. J'ai moi aussi, comme quelques collègues une longue expérience dans le privé. Je ne viens pas d'une filière universitaire mais technique ... je viens du raz des paquerettes... un CAP, puis BT, puis BTS le tout en alternance en entreprise.  Je n'ai jamais passé mon bac !

    Bref, je garde de cette expérience une façon de faire et d'apprendre. En effet, les divers "maîtres d'apprentissage" que j'ai eu ont toujours eu a coeur de transmettre leur savoir. L'apprentit observe d'abord, puis réalise de petites tâches sous le regard du maître d'apprentissage jusqu'à ce qu'à force d'entraînement il puisse à son tour être capable de réaliser cette tâche de façon "experte" et puisse l'enseigner à son tour à d'autre...

    En cela j'adhère vraiment aux diverses étapes d'une leçon en pédagogie explicite. Présentation, visualisation de l'objectif, explication par petites unités, pratique guidée, pratique autonome. Ca me parle vraiment ! Et ça fonctionne depuis des siècles.

    Mais cela ne m'empèche pas de reconnaître et de mettre en place parfois les bons côtés d'autres courants pédagogiques qu'ils soient modernes ou plus traditionnels... J'ai des milliards de choses à apprendre des écoles Montessori, j'ai beaucoup de bonnes idées (y compris éducatives et de vie de classe) à piocher dans les pédagogies coopératives, les courants plus traditionnels m'ont permis aujourd'hui même de découvrir le procédé de La Martinière pour utiliser l'ardoise en classe... cette diversité fait l'histoire de la pédagogie et notre pratique s'en  enrichit chaque jour.

    Je pense aussi qu'un type de pédagogie ne peut pas s'appliquer partout ni tout le temps. 2 critères pourraient être dégagés : l'âge des élèves et la discipline enseignée. Pour faire court (je prends le risque du raccourci mal interprété) plus les élèves sont jeunes et plus (à mon sens) ils ont besoin de connaissances de base pour pouvoir les utiliser de façon libre, autonome et efficace (oui, je sais ce mot est interdit...;) ) En gros pour jouer du Bach au violoncelle, on a plus de chance d'y arriver en apprenant le solfège, en faisant des gammes pour maîtriser l'instrument, en répetant... Pour faire du tennis, on apprend les gestes techniques, les règles, on répête aussi... Mais il faut finir par maitriser tellement son geste qu'on pourra sans risque s'affranchir de ces règles. C'est ce travail qu'on fait en grandissant. Enfin certaines disciplines s'enseignent clairement de manière plus directe à la mode explicite (habiletés et connaissances). D'autres passent très bien de façon plus constructivistes...

    Enfin, concernant les vieilles histoires politiques et pédagogiques (expliquez moi le rapport s'il est autre qu'idéologique ...), l'opposition viscérale (la preuve encore avec ce post) entre pédagos et instructionnistes tout cela ne me concerne pas... la science, les chercheurs avancent vite sur ce terrain et proposent pour celui qui s'y interesse de vraies clés pour l'enseignement.

    On travaille avant tout pour et avec nos élèves et eux seuls doivent bénéficier de nos tergiversations et questionnements.

    Merci en tout cas pour l'occasion donnée de débattre de ce sujet.

    Bien à vous.

    21
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:09

    Bonsoir Caro!

    Sans être entrée dans les détails, ce que tu dis est exactement l'impression que j'ai eue en me rendant sur les sites de ces courants pédagogiques.
    Ce qui ne m'empêche d'être parfois inspirée par le travail de Mélimélune. Je n'arrive pas à me fondre totalement dans un courant péda, quel qu'il soit. Du coup, je pioche partout pour faire ma petite recette perso!

    Bon courage, cette "armée" est visiblement très concertée et réactive

    22
    profecoles
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:24

    Restez vigilants surtout ! Continuez à diffuser la pensée unique en matière de pédagogie : le constructivisme qui a fait ses preuves dans notre système scolaire de la maternelle à l'université.

    Je vous laisse entre vous. Rassurez-vous , vous êtes largement majoritaires et bien plus proches de l'image de l'armée que les enseignants utilisant la Pex.

    Moi, je vais me contenter de rester efficace auprès de mes élèves ...qui sont loin de s'en plaindre n'en déplaise à François L. 

     

    23
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:25

    Je comprends que cette discussion ressemble à une querelle de "chapelle", mais il n'en est rien en fait !

    C'est très louable de piocher par ci, par là, d'être curieux, ouvert d'esprit, de visiter Montessori, Freinet, Oury, Korczak, des super sites québecois et européens,de nourrir sa pratique des innovations pédagogiques proposées par des chercheurs, de varier des modalités d'apprentissages en temps collectifs,individuels, en étayage soutenu pour un enfant qui a besoin depasser par des étapes progressives etc...... Mais ce que vous ne semblez pas comprendre, c'est que justement, il n'y a pas de cette richesse, de cette ouverture là dans les propos de ces gens !

    Au contraire, dans leur analyse, si en tant qu'enseignant, on s'ouvre ainsi, comme la pauvre enseignante du fils de pierre em, on passe pour un gros naze ! On s'éparpille, on gaspille de l'energie qu'on ne consacre pas à marteller les fondamentaux ! Et pour cela il n'y a qu'une façon de faire: du transmissif, des perfs de connaissances à plein tube...Et si en tant qu'élève, t'as pas envie tant pis ! Et ta motivation, on s'en fout, tu es là pour en baver ! Ah le sens de la vie, on va te l'apprendre oui ! Hors de la dictée, point de salut ! (on sait pourtant que l'orthographe grammaticale s'acquiert en production d'écrit et pas en dictée, mais on reste stable sur nos acquis !).

    Alors varier ses pratiques oui, mais avec l'APPEX, pour moi non merci ! Voyez donc quel discours vous allez finir par tenir vous aussi si vous n'y prenez pas garde !

    24
    Johanna C. Profil de Johanna C.
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:41

    Merci Carolarcenciel pour ces précisions. Ce n'est pas toujours évident de savoir ce qui se cache derrière une méthode pédagogique et nous manquons parfois de temps pour réfléchir aux manques et dérives possibles de nos choix professionnels. C'est aussi très embêtant qu'un terme générique comme "explicite" devienne à ce point connoté...

    25
    Catherine C
    Mardi 7 Mai 2013 à 00:28
    Mais qui se cache donc derrière vous chère Carolearcanciel? Quels comptes avez vous à régler avec cette troisième voie pour être aussi agressive? A tel point que je me demande si vous n'avez pas volontairement jeter l huile sur le feu comme si vous attendiez les réponses qui vous sont faites. Votre ton méprisant ne fait qu engendrer des réponses tout aussi agressives. Pourquoi tant de haine cela m interpelle beaucoup. Mais enfin comme disait S Guitry peu importe que l on parle de moi en bien ou en mal l important est que l on en parle. Alors un grand merci pour l Appex!!
    26
    Guillaume H
    Mardi 7 Mai 2013 à 07:52

    "Les enseignants de l'APPEX sont instrumentalisés et sont les porte-parole d'une idéologie dont j'espère qu'ils n'ont pas idée."

    Il me semble que vous méconnaissez les enseignants qui utilisent la pédagogie explicite...sans doute que vous avez des clichés sur eux...ou bien une posture. Rappelons d'abord que la pédagogie explicite n'appartient à personne et ne se réfère à aucun courant politique (même si certains font de la récupération qui n'a pas lieu d'être). L'association APPEX n'est là que pour contribuer à la diffusion, à la connaissance d'une pédagogie encore méconnue en France (la preuve !). Rappelons que la pédagogie explicite n'en est qu'à ses débuts en France (depuis 2006)...et qu'il va falloir encore quelques années pour en connaître tous les contours (et dépasser les préjugés).

    Aussi, je vous invite à rencontrer des enseignants qui utilisent la PEx: vous vous rendrez vite compte que ce ne sont pas des idéologues....mais bien des pragmatiques. Dans leur pratique, ils essaient de mettre en oeuvre des techniques d'enseignement efficaces, de tenir compte de principes cognitifs (mis en avant pa les données probantes des sciences de l'éducation nord-américaine : USA + Canada).

    Les enseignants qui utilisent la PEx ne sont pas fermés, loin de là : ils ont des pratiques coopératives, utilisent du matériel Montessori...

    Ils font de la grammaire au service de la dictée (qui est un bon moyen pour transférer des règles d'orthographe apprises en classe) mais aussi de la production écrite (tâche complexe). S'ils fragmentent les apprentissages en petites unités pour facliter la compréhension et la mémorisation des élèves et leur éviter des surcharges cogntives ...cela ne veut pas dire qu'ils ne confrontent pas leurs élèves aux tâches complexes. Bien au contraire, la PEx veut amener les élèves à maîtriser des tâches de lecture, d'écriture...

    Même s'ils valorisent les efforts des élèves pour apprendre, cela n'en fait pas d'eux des autoritaires. Bien au contraire, ils soutiennent le comportement positif des élèves (voir site canadien du soutien au comportement positif : http://scp-pbis.com/)

    L'APPEX ne profite pas "d'enseignants fatigués ou déboussolés"...comme vous le dites.  S'il est vrai que personne ne peut nier l'abaissement du niveau scolaire français http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/20/le-niveau-scolaire-baisse-cette-fois-ci-c-est-vrai_1835461_3232.html, les enseignants ont néanmoins le droit de s'interroger sur l'efficacité de leurs pratiques d'enseignement. L'essentiel est bien que chaque enseignant se sente à l'aise dans sa pédagogie et contribue à faire progresser les élèves ! 

    27
    pierre em
    Mardi 7 Mai 2013 à 08:04

    François L non mes élèves ne se plaignent pas!

    Vous faites tous des raccourcis. Carolearcanciel, si tu avais ton propre enfant qui n'avait rien appris depuis le début d'anné, tu ne te permettrais pas des interprétations trop rapides (as-tu lu mon commentaire?) La prof de mon fils n'a absolument pas l'esprit ouvert et ne se pose d'ailleurs aucune question de pédagogie, elle applique des principes qu'on lui a appris. Comment expliquer que quasi tous les parents de ses élèves s'en plaignent pour les mêmes motifs que moi (qui n'est pas voulou prendre de RDV en me disant qu'on fait tous ce qu'on peut...).

    Au-delà de votre critique très rapide de la PEX mon commentaire portat sur votre refus de voir que le niveau baisse drastiquement!

    Et vous vous permettez de dire aux autres de rester vigilants face à la pex qui galvauderait bien des termes? Mais c'est vous qui faites dire des choses fausses à la PEX. La PEX ne parle pas d'autoritarisme! Vous avancez n'importe quoi pour appuyer votre opinion.

    Revoyer la différence entre autoritarisme et autorité!

    Et non je ne suis pas contre les sports ou une sorties, mais je le redis dans les grande majorité des écoles, cela prend des proportions énormes. Arrêtez de ne pas l'admettre.

     

    Je suis entièrement d'accord avec FabienO. Et la PEX n'est pas aussi sectaire que vous voulez le laisser paraître!

     

    28
    Ema ;)
    Mardi 7 Mai 2013 à 09:00

    Ah enfin ! Ce n'est pas la clarté que nous apporte cet article, c'est la Lumière ! Enfin, une enseignante lucide et courageuse lève le voile sur cette secte néfaste et sournoise qui se gargarise de mots pernicieux comme "réussité scolaire" "estime de soi" "plaisir d'enseigner" ...et dont on dit que les membres sont contraints de sacrifier des ouvrages de Meirieu ou Frackoviak lors de leurs cérémonies initiatiques, au fond de classes désertes. Des enfants aussi, peut-être, allez savoir avec ces gens-là ! 

    J'espère que la Miviludes va enfin s'emparer de ce scandale qui pourrait porter ombrage aux brillants résultats de notre merveilleuse et efficace (elle !) Education Narionale !

    29
    aravisse
    Mardi 7 Mai 2013 à 10:30

    Tous les enseignants qui ont témoigné à propos de la Pex ont été clairs et on ne peut guère donner plus d'arguments. Qe signifie ce mauvais esprit? Pourquoi encore parler de la "troisième voie" alors que cette association a changé de nom depuis presque deux ans?

    Au moins, nous ne dénigrons pas ce que font les autres collègues dans leurs classes. Nous cherchons à être efficaces et à faire progresser nos élèves. Si nous avons amélioré notre façon d'enseigner grâce à la Pex, c'est notre affaire. Vive la liberté pédagogique! Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis... Renseignez-vous mieux la prochaine fois avant d'avancer tant de bêtises.

    30
    Mardi 7 Mai 2013 à 11:29

    N'étant d'aucune paroisse -Dieu m'en préserve - ni d'aucun courant (à part le mien), je crois que l'essentiel a été dit par aravisse : ne remettons jamais en cause, de grâce, la  liberté pédagogique; ne jetons l'anathème (hum, ça fait relou comme métaphore filée, hein...) sur aucune pratique, dans la mesure où elle est honnête.

     (Quant au niveau qui baisserait, pas si sûre. Mais c'est très subjectif. En tout cas, l'intelligence est indemne - je le constate chaque jour en classe.)

     

    En tout cas, je ne pense pas qu'il faille rejeter l'autorité du maître (oui, faut assumer : on représente l'Institution), la modélisation, et le transmissif. Nous avons pratiqué le monde davantage qu'eux, c'est notre  rôle de leur faciliter sa découverte.

    31
    Mardi 7 Mai 2013 à 13:52
    Bonjour ! Je me retrouve assez dans ce que dit Fabieno. Ton article m'a donné envie de faire le mien... Sur ce sujet... Ou presque.

    http://melimelune.eklablog.com/melimelo-de-pedagogie-a87542783
    32
    Plop75
    Mardi 7 Mai 2013 à 13:54

     

    Personnellement, j'ai découvert la pédagogie explicite, il y a 4 ans. Au début, j'étais très sceptique, c’est pourquoi j’ai lu en entier les recherches y afférent dont celle de Bisonnette et Richard « Quelles sont les pédagogies efficaces ? » (http://www.robertbibeau.ca/pedagogie%20efficace.pdf). J’ai lu aussi toutes les critiques faites au sujet de ces études et j’ai eu un sentiment bizarre. Imaginez que vous découvriez le paracétamol : vous faites de très nombreuses études, le plus rigoureusement possibles, et vous montrez son effet sur la fièvre et les maux de tête. De nombreuses personnes l’utilisent et confirment son effet. Puis M Sepola, éminent personnage, indique qu’il a eu mal à la tête hier, qu’il a pris du paracétamol et que son mal de tête n’a pas disparu. Il écrit un article contre-indiquant le paracétamol en cas de maux de tête, d’autant plus que le chercheur est –peut-être- récupéré par la droite (Quel rapport !?!). Ne trouvez-vous pas qu’il y a un écart de taille entre la recherche et la critique ? Et que la conclusion est un peu abusive et surtout risque de priver toutes les personnes qui auraient pu profiter de ce médicament ? Et bien, j’ai ce sentiment avec la Pex. Sous prétexte qu’elle n’est pas infaillible et ne peut être appliquée dans tous les cas, on ne nous la présente pas ! Je dois dire qu’à cette occasion, j’ai franchement été déçue par le Café pédagogique : on n’y trouve aucun article présentant la démarche explicite, où, quand et comment la pratiquer. Pourtant, depuis que je m’y forme, je peux témoigner que mes élèves maîtrisent mieux le programme et que je vais plus loin qu'auparavant. Au bout de 15 ans de métier, quel plaisir et quel fierté pour mes élèves et moi ! Donc, ne vous privez pas d’un bon outil sous prétexte que certains en feraient -peut-être- mauvais usage !

     

    33
    segpalienor Profil de segpalienor
    Mardi 7 Mai 2013 à 19:05

    Je vois des partisans de la Pex qui regrettent l'excès temps passé en EPS, arts et autres matières "secondaires?" .

    Je m'interroge... depuis quand les enseignants choisissent eux-mêmes le temps consacré à chaque discipline ? depuis quand les enseignants ont-ils le choix de piocher ce qu'ils souhaitent ou considèrent plus important dans les programmes ???

    On est bien d'accord que ces derniers sont trop chargés par rapport au temps dont nous disposons, ça oui. On ne peut pas tout faire, ça oui. Alors à cause de ces gens qui font le programme, nous sommes obligés soit de voir qu'on doit "bacler" certains thèmes, soit carrément ne pas les traiter.

    Moi si on me demande d'enseigner l'Histoire des arts, de faire passer le B2i, d'enseigner l'anglais dès le cycle 2, et j'en passe... Je dis oui ok (et je kiffe!) mais il faut se rendre à l'évidence que la semaine ne sera pas rallongée alors oui il faudra faire des choix et les élèves qui ont besoin de temps pour maitriser certaines règles d'orthographe en auront moins. Mais à la place, il sauront faire bien d'autres choses !!

    Je ne nie pas que le niveau d'orthographe ou de calcul mental n'a pas baissé, je veux bien le croire (surtout en segpa), mais je me demande juste si c'est si grave que ça...

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    34
    Mardi 7 Mai 2013 à 19:35

    Bonjour Carolarcenciel!

    Au moins tu as le mérite d'avoir appuyé là où ça fait mal!!!

    Je viens apporter un point de vue (même si, je l'avoue je n'ai pas tout lu, donc d'avance désolée s'il y a des redites!)

    Je suis issue d'un enseignement très transmissif et je pense très sincèrement que cette méthode en a laissé un bon paquet sur le chemin, seuls les bons élèves suivaient... Quand à l'épanouissement personnel, l'accès à la culture et les outils pour être capable d'agir sur le monde... je n'en parle même pas!

    Du coup, jeune enseignante, j'ai pris la direction opposée! Mais je dois bien avouer que l'excès inverse ne m'a pas emballée non plus!

    Bref, il me semble que comme pour tout, il faut un juste millieu.

    En revanche, il me semble quand même que l'on ne peut pas accuser les méthodes constructivistes de tous les maux. Les décisions politiques sont responsables de la situation. Baisse des moyens, augmentation des effectifs, diminution de la formation puis suppression claire et nette... Là oui, pour moi il y a un vrai scandale. Quant aux méthodes utilisées, je pense qu'il faut avant tout qu'elles conviennent à l'enseignant qui les utilise. Pour moi, le constructivisme me semble quand même plus intéressant, mais c'est mon point de vue!

     

    35
    Catherine C
    Mardi 7 Mai 2013 à 19:39

    Je rejoins tout à fait l'article de Mélimélune, opposer les pédagogies est une mauvaise démarche, le bon enseignant se fait sa propre pédagogie en adaptant ce qui lui convient le mieux et ce qu'il juge efficace pour ses élèves au vu des résultats. Il y a à prendre dans beaucoup de chaque courant. Surtout ne pas être sectaire, ne pas se mettre des oeillères, être ouvert. Merci pour ce très bon article Mélimélune, dont je salue au passage le travail.

    36
    pierre em
    Mardi 7 Mai 2013 à 19:49

    Oh la la je m'étais dit je ne réponds plus mais là franchement je suis choquée de ce que je lis.

    Votre commentaire me choque énormément. Je dois dire que j'ai du mal à croire qu'il est écrit par un PE.

    Mais bon sang sortez de chez vous et voyez d'autres horizons. Ce n'est pas si gave que ça de ne pas savoir bien écrire, vous rendez-vous compte de ce que vous écrivez????????

    ET que sauront-ils faire d'autre qui leur servira par la suite? Aidez-moi, si vous avez des arguments je prends, mais là je sèche. Sachez que des entreprises en sont venues à tester leurs éventuelles recrues en orthographe! Quelles autres choses sauront-ils faire qui leur servira par la suite? Voyez à long terme...

    Je réponds encore à celui qui dit que je prêche contre ma paroisse. Non je ne suis pas contre l'EN qui est mon employeur, mais ne pas vouloir reconnaître et affronter les problèmes est la pire des choses.

    Quand je parle des sorties, de l'EPS, ...je parle des abus. Je l'écris ENCORE UNE FOIS des abus j'en vois tous les jours dans plein d'école. Si vous voulez des exemples, je peux vous en citer!) Et on n'est pas là pour "kiffer" . Où est votre sens critique?

    Alors oui je fais tout ce qu'on me demande dans les programmes, même si tout le monde sait que ça n'est pas possible quitte à ce que mes élèves n'aient pas tous acquis les notions? Quitte à ce que beaucoup n'est pas acquis les notions? Tant pis pour le pauvre petit qui n'a pas l'entourage "culturel" qui l'aidera à progresser à la maison? Quelle belle pensée républicaine pour un PE! Quelle recherche d'égalité! Donc mes petits de ZEP ou d'autres mal lotis surtout jouez au foot, apprenez à trier les déchets en faisant de belles affiche, apprenez à danser, apprenez l'histoire de l'art, mais tant pis si vous ne savez pas bien lire, écrire et compter! Advienne que pourra! 

    Je ne nie pas que cela peut être intéressant mais il y a aussi des priorités et les miennes ne sont visiblement pas les mêmes que les vôtres!

     

    J'ai réussi à faire des études car j'avais de solides bases en math, français, hist-geo et sciences. Je n'ai pas fait du sport à outrance, je n'ai pas fait de multiples sorties dans ma scolarité en primaire, je n'avais pas de connaissance en histoire des arts, en informatique (j'ai d'ailleurs appris après mon BAC), j'ai appris 3 langues en commençant au collège (et j'en ai de bons restes), j'ai appris à lire avec une méthode syllabique.

    Tout ça comme bon nombre d'autres camarades de l'époque qui venaient du même milieu que moi. Et nous avons quasiment tous profité de l'ascenseur social. Ce n'est pas le cas aujourd'hui et le changement de notre société est loin d'être seul en cause!

    Encore une chose : la PEX n'est pas contre l'expérimentation en sciences!

    Je vais m'arrêter là puisque de toute façon je crois que vous faire ouvrir les yeux est peine perdue.

    Certains critiquent les IUFM - maintenant MASTER enseignement - en disant qu'ils ont un caractère très sectaire. J'en avais un aperçu l'année dernière, et vu ce que je lis je n'en doute plus. On vous a visiblement enfermé.

     

    37
    Mardi 7 Mai 2013 à 20:04

    En faisant un petit tour chez Alienor, on peut très vite comprendre que ce n'est pas un enseignement au rabais qu'elle propose! Bravo pour le niveau que tu proposes à tes élèves!  

    En toute objectivité, je ne vois ni abus, ni laxisme chocant!!! Seulement du professionnalisme!

    38
    segpalienor Profil de segpalienor
    Mardi 7 Mai 2013 à 21:05

    Bien sur que non je ne fais pas d'enseignement "au rabais". J'aime enseigner autre chose à mes élèves que de l'orthographe et de la grammaire, où malheureusement, ils sont en échec depuis toujours (et quoiqu'on fasse d'ailleurs). Et pourtant, j'en fais de la grammaire !!! Plein et à toutes les sauces, façon constructivisme, façon transmissif, individualisé ou collectif... j'ai tout essayé et je continue. Mais oui je maintiens que ce n'est pas si grave de ne pas savoir ses tables et de faire des erreurs d'orthographe. On vit dans un monde où on peut s'en passer. Certes, ça reste handicapant, mais moins que de ne pas savoir comment envoyer un mail de nos jours. D'ailleurs beaucoup de mes élèves ont des troubles dys, et là malheureusement, PERSONNE n'a la solution miracle ! Donc dois-je perdre mon temps et le leur à rabâcher certaines notions (en confortant leur dégout de l'école) ou les ouvrir sur le monde qui les entoure ???

    Bonne question... En attendant la réponse, comme une bonne petite soldate, je rabâche la nature et la fonction des mots ainsi que les accords du passé composé à mes pauvres ados. Mais je le maintiens, je kiffe (c'est dans le Larousse, vous pouvez vérifier) l'histoire des arts, les tice et autres projets culturels car là je vois mes ados taciturnes s'éveiller et même me surprendre !

    39
    delfynus Profil de delfynus
    Mardi 7 Mai 2013 à 21:15

    Et pourquoi pas partir d'une oeuvre d'histoire des arts pour écrire, ou faire des maths ???? !!!!!!

    Bon OK ..... Je sors .... !!!

    40
    Mardi 7 Mai 2013 à 21:16

    Pour moi la liberté péda s'arrête là où commence le désarroi de l'enfant... Je pense mettre tout en oeuvre pour permettre à chacun d'apprendre, comprendre ce qu'il construit... Et je dois avouer que la pédagogie explicite telle que je l'ai comprise sur certains sites et que ceux qui ont tenté de la défendre ici la présentent me fait peur! J'ai cette impression de non respect de l'enfant, de son rythme, de ses besoins, de ses capacités... De tous temps, on s'est plaint de l'enseignement qui régresse... Je me souviens d'une formatrice qui nous a fait lire des textes d'hommes de lettres et pédagogue inquiets dans les années 1800, un texte de Pline l'ancien aussi si je me souviens bien... Je regarderai dans mes notes demain... L'enseignement change, s'adapte aux enfants, les enfants changent, s'adpatent à notre société, la sociéte change et s'adapte... et alors! Pour moi le niveau de mes élèves  et ce qu'ils apprenent me surprend toujours!

    Je me méfie donc de ces gens qui basent leurs discours sur une "régression" et qui utilisent des méthodes qui sont loin d'avoir fait leurs preuves utilisées comme ils les proposent...

    41
    Jenalynn
    Mardi 7 Mai 2013 à 21:53

    Liberté pédagogique ! Nous sommes tous de bons enseignants car nous faisons au mieux pour nos élèves... Nous nous nourrissons des reflexions de pédagogues pour guider nos pratiques  et nous avons oublié que nous aussi nous pouvions réfléchir ! Sommes-nous à ce point aveugles pour ne pas nous rendre compte que le constructivisme est une CATASTROPHE pour les élèves moyens et faibles ! N'avons-nous pas remarqué que nos classes se remplissent de plus en plus de ces élèves en difficulté ? Si une pédagogie pouvait me permettre de faire avancer ces élèves là, je suis preneuse ! Et surtout je me garde de critiquer les autres car nous sommes tous dans le même bateau... Nous oeuvrons pour former nos futurs citoyens. 

     

     

    42
    Mardi 7 Mai 2013 à 22:50

    Bonsoir,

    Alors pour être correcte dans mes commentaires, je reprends dans l'ordre :

    J'ai d'abord lu votre article lorsqu'il a été publié. J'ai été interloquée d'abord puis choquée (oui, c'est vrai, même si ce terme est fort) ensuite.

    Je connais très bien Pidapi, Freinet etc. J'ai pratiqué, j'ai vécu tout ça.

    Je ne dénigre pas cette pédagogie que je trouve, en théorie, très bien. Mais je ne dénigre pas non plus une autre des quantités d'autres pédagogies.

    Avant, fraîchement sortie de l'IUFM, ayant lu diverses choses, participé à des discussions constructives entre enseignants (dont l'ICEM), je dénigrais ouvertement et clairement les pédagogies "anciennes", "frontales",... celles qui avaient plus ou moins ressemblé à ce que j'ai vécue élève.

    Depuis, j'ai eu l'occasion de voir de nombreuses classes de niveaux et de milieux différents. J'ai aussi vécu l'échec (le mien, en tant qu'enseignante) au point de me remettre très sérieusement en question. Et j'ai notamment vécu l'échec suite à des essais en pédagogies dites "nouvelles". Mon idéal pédogogique s'effondrait sous mes pieds... Imaginez mon désaroi. Obligée de constater que pour être "bien dans mes baskets" et donc, de manière directement liée, "bien avec les élèves", il me fallait revoir mes a priori et m'ouvrir un peu l'esprit...

    J'ai donc cherché et testé plusieurs choses pédagogiques, y compris celles qui me rebuttaient au début... et force a été de constater que ce n'était pas du tout si dramatique que j'aurais pu l'imaginer, et que, finalement, faire des "mix" de plusieurs choses (celles qui me convenaient, par rapport à mon caractère, par rapport à la classe que j'avais en face de moi,...) et bien ça portait bien plus ses fruits que de vouloir absolument reproduire des "modèles pédagogiques" qui ne sont beaux que dans des livres.

    Bref, je pense avoir mûri, tout simplement et j'espère continuer de mûrir et continuer d'évoluer dans ma manière de penser et de faire durant toutes les années restantes à enseigner... Et pour celà, je ne dois pas me fermer de portes. Je dois, vraiment, faire preuve de tolérance et de compréhension.

    Voilà pour ce qui ME concerne.

    Je dois donc expliquer que ce qui m'a choquée c'est votre virulence envers des pédagogies qui seraient "à banir" ou "rattachée" à d'autres idéalismes. Pour moi, sans pour autant être au pays des bisounours, je ne pense pas qu'il y ait une (ou plusieurs) mauvaise(s) pédagogie(s). Tout comme il n'en existe pas non plus "d'idéale". Si tel était le cas, ça se saurait et tout le monde l'appliquerait...

    Comme je l'ai dit en commentaire sur le blog de Mélimélune, s'il y avait une "Vérité" pédagogique, tout le monde l'utiliserait depuis fort longtemps... Mais je crois qu'il y autant de pédagogies que d'enseignants et j'irai même plus loin : il y a autant de pédagogies que d'élèves... Dans l'idéal, si on pouvait s'adapter à chacun de nos élèves individuellement, ce serait vraiment le "top". :-)

    Je trouve que "le droit de réponse" de Mélimélune" est fait de manière très intelligente et montre, d'après moi, l'ouverture d'esprit dont nous devrions essayer, tant que possible, d'avoir.

    Je respecte totalement votre blog et votre pensée, ne nous méprenons pas. Néanmoins, je vous invite à aller visiter d'autres classes, d'autres environnements... je vous invite à vous confronter à d'autres expériences et à vous ouvrir à d'autres modes de pensées. Non pas pour vous faire changer d'avis !... Non. Simplement, pour que vous compreniez que d'autres choses que vous pointez du doigt actuellement peuvent être, contrairement à ce que vous semblez penser, tout autant bénéfiques pour certains élèves. Il n'est pas question de "manipulation" (comme l'a dit en commentaire : "Pour qui ? Pour quoi ?" ???), il est juste question d'adaptation à un moment M pour tel ou tel élève ou telle ou telle classe... parce qu'à ce moment-là, c'est telle ou telle "méthode" qui marchera le mieux.

    Pour conclure, je terminerai avec la phrase que j'ai laissé sur le blog de Mélimélune :

     

    La pédagogieS (pour reprendre Lala78) se vit plus qu'elle ne se rêve. ;-)

    Et je termine par un sourire parce que l'intérêt de ton article est de faire réfléchir sur nos pratiques même on se sent "choqué(e)" ou bousculé(e) par certains mots... C'est aussi ainsi qu'on avance. :-)

     

    43
    Johanna C. Profil de Johanna C.
    Mardi 7 Mai 2013 à 23:41

     

    Bon et sinon, en pratique?

     

    Je lis ici plein de commentaires plus ou moins hargneux, qui ne me donnent pas du tout envie de faire connaissance plus avant avec certaines communautés pédagogiques...

     

    Je lis aussi des commentaires qui auraient nécessité une petite relecture syntaxique et/ou orthographique (j'espère que cette étape d'apprentissage existe bel et bien en PEX sinon le monde de l’orthographe va continuer de s’effondrer)...

     

    Je lis de sacrés mots: catastrophe, niveau, régression... qui ne font pas rêver...

     

    Je lis des mots sacrés: constructivisme, pédagogie, citoyen... qui semblent invoqués comme des formules magiques ou des incantations selon les camps...

     

    Mais au final, la question, c'est bien LA PRATIQUE parce que, qu'on se réclame de tel ou tel courant pédagogique, on a parfois du mal à faire des différences quand on observe la mise en œuvre en classe.

     

    En prenant comme support un exercice du BLED (pris au hasard sans aucun dénigrement ni aucune promotion juste parce que ça existait déjà quand j'étais élève il y a 30 ans), on peut assister à n'importe quel type de séance, du pire comme du meilleur. Et cela ne se produit pas seulement parce que le maitre aura décidé qu'il était constructiviste ou autre chose. Cela se produit parce qu’on est dans le cadre de relations humaines ici comme dans la classe.

     

    Ce qu’on a l’intention de faire ne se concrétise pas forcément comme tel : ce n’est pas parce que je me réclame du constructivisme que j’arrive à en faire correctement. Combien de stagiaires préparent très bien leur séance, réfléchissent aux écueils pour finalement céder à la question fermée, le modèle de pensée imposé, la consigne opaque… ?

     

    Et surtout qui est capable en permanence de se regarder pédaler pour dire réellement à quel point il a été conforme à la fois à son crédo de départ, aux programmes, à la didactique de la discipline, tout en sachant précisément dans quelle mesure ses objectifs pédagogiques ont été atteints ? Je trouve qu'il est bien du rôle de Carolarcenciel, en tant que formatrice blogueuse, d'attirer l'attention sur ce qu'elle considère comme des dérives, en particulier quand cela pourrait fausser la compréhension de ses articles, dont certains termes génériques deviennent de plus en plus connotés (clarté cognitive). Au moins les choix sont clairs et explicites (au sens premier).

     

     

     

    Comme Carolarcenciel, je suis pour les choix pédagogiques qui ont comme priorité les progrès des enfants individuellement. Je refuse de faire des choix pédagogiques à appliquer à des être humains à partir de statistiques car je ne suis pas un mass teacher. J’ai en face de moi chaque année 30 individus différents les uns des autres, avec 30 fonctionnements mentaux différents. Je ne souhaite pas conformer ces 30 fonctionnements mentaux au mien, mais plutôt chercher toutes les zones de rencontres de nos 31 fonctionnements mentaux pour les faire résonner et s’enrichir dans le cadre des programmes.

     

     

     

    P.S. @segpalienor, avez-vous déjà essayé la démarche inductive et en tuilage de C.L.É.O. aux éditions Retz? Attention, je ne dis pas que c’est miraculeux et la panacée, mais moi qui aime prendre mon temps et surtout donner le temps aux élèves d’entrer dans et d’assoir les compétences, j’y trouve la plupart du temps mon compte. On sort du système où le maitre explique une notion et ensuite les enfants essaient d’appliquer en sollicitant plusieurs compétences ; ici, on annonce la compétence travaillée (repérer, maitriser, accorder…), on la travaille sur plusieurs semaines avec précision progressive de la notion et de la compétence en jeu. La différenciation y a sa place, ainsi que le numérique.

     

    44
    jenalynn
    Mercredi 8 Mai 2013 à 00:18

    Y'en a qui ferait mieux de se regarder avant de critiquer ! Allez je sors ......Zouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !

    45
    zakhartchouk
    Mercredi 8 Mai 2013 à 08:27

    Tombant par hasard sur cette discussion, je voudrais juste dire:

    - que je me méfie à priori de gens qui affirment qu'ils ont trouvé "la" Méthode, ils sont penser à ces publicités: "désormais, avec APEX (par exemple), plus de problèmes (mais on peut dire ça d'autres courants". Toute méthode s'inscrit dans un contexte et ne se réduit pas au "travail prescrit", il faut entrer dans la boite noire du travail réel, où les choses sont un peu plus compliquées. j'ai toujours pensé qu'en pédagogie, il était plus facile de savoir ce qu'il ne faut pas faire (ces leçons de grammaire qui prouvent leur inefficacité quand en fin de troisième, des élèves par ailleurs assez bon en production d'écrits et assez fins lecteurs sont incapables de reconnaitre des catégories grammaticales simples...; les mots qui humilient, les notes au quart de point, etc, etc) que ce qu'il faut faire

    - que je trouve étrange qu'on laisse le monopole de l'adjectif "explicite" à une école de pensée. Essayant (et c'est très difficile) d'utiliser aussi des méthodes plus constructivistes, dans un ensemble diversifié, je suis pour l'explicitation quand c'est nécessaire (le problème est souvent qu'elle est faite trop tôt ou qu'on la confond avec "l'explication", c'est-à-dire le discours descendant. Mais les pédagogies nouvelles sont au contraire soucieuses de permettre un décodage de l'école, d'expliciter (quand on demande à des élèves d'imaginer, il faut expliciter: on leur demande en fait de construire un écrit où ils doivent utiliser des méthodes permettant à cette imagination d'émerger, dans le cadre scolaire...)

    - on devrait s'abstenir dans les messages de forum des lettres capitales ; j'ai souvent envie de ne pas lire des messages qui en contiennent , on n'a pas besoin de ces soulignements, on sait lire, pas besoin de "crier" (netettiquette...)

    - enfin, considérer les activités artistiques comme superflues part d'une conception fausse de l'école: on peut développer le lire-écrire en faisant du culturel. Je renvoie à ce que j'ai écrit notamment "transmettre vraiment une culture à tous les élèves" où avec d'autres collègues on explique comment à travers la culture on développe des compétences diverses, y compris très "scolaires"

    Jean-Michel Zakhartchouk (qui a horreur des pseudos), enseignant et membre de la rédaction des Cahiers pédagogiques

     

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :